FABRICATION.

vendredi, décembre 11, 2009

lundi, décembre 07, 2009

Le bruit du baiser. (en cours), hiver et nuit polaire oblige.

Je me suis aperçu un jour que je n'aimait plus du tout le bruit que faisaient mes baisers, le son qu'il rendaient sur la peau que j'embrassais n'était plus le même. Je ne veux pas parler du baiser "succion", plutôt aigu et légèrement humide, celui que le pingouin amoureux donne à Mary Poppins dans la séquence en dessin animé (celle du salon de thé au bord du lac) ; mais de l'autre baiser, celui dont je n'imaginais pas — qu'il viendrait me trahir, qu'il pût être fragile et menacé — celui dont le bruit est d'une petite bulle de bave quand elle éclate doucement. C'était une question de sécheresse de l'air dans cet appartement surchauffé, peut-être. J'avais les lêvres gourdes, ça vibrait un peu, ça virait au pet approximatif et fade.

Puis c'est revenu, le si beau bruit discret et mat sur la peau tendue, et il fait toujours aussi chaud.

Ce texte, que je traînais derrière moi depuis des semaines, je l'ai écrit pour éviter la trop grande culpabilité éprouvée à l'idée de perdre ce lundi après-midi de décembre à regarder l'obscur "All the boys love Mandy Lane", film gore qui ne promet pas grand chose, à part Mandy Lane elle-même - Amber Heard - résultat de l'une des nombreuses transmigrations de Catherine Deneuve dans ses moments de présence minime si parfaits ; c'est sans doute justement parce que si peu de sa présence suffit, que ses réflexions peuvent naître ailleurs.

Je crois posséder depuis très longtemps un filtre sensible aux traits de Catherine Deneuve ; construit très lentement au contact répété des films de Polanskidemybunuel et de Maxence, il s'active et me signale toutes ses occurences, tous les retours de cette Catherine Deneuve de la décennie 60/70 (Celle pendant laquelle je suis né) jusqu'à "Peau d'âne", en de nouvelles incarnations dont j'essaye de m'entourer et que j'embrasse parfois.

Ce matin, retour du syndrome du baiser gourd.



lundi, novembre 30, 2009

Déconner

Se sortir de là.

mardi, novembre 10, 2009

BOYS WITH TOYS
À propos de Goldeneye.

Détruits (de mémoire) : une moto et une usine, une station remplie de gens, un hélico, un train, une bonne partie de Saint-Petersbourg. Un avion crashé, une très belle folle sexy crucifiée, un autre hélico, une antenne géante et la station qui l'abrite dans les flammes ; tuer tous ces gens - un vieil ami - qui y travaillent et d'autres qui n'y travaillent pas, et sans doute, au delà du mot FIN, tout un détachement de marines inoportuns et même, et surtout l'insupportable Jack. Pourquoi ? S'étonne Natalya Simonova. La raison de toutes ces destruction matérielles et humaines ne peut que lui échapper, trop proche, aveuglante : c'est elle ; c'est pour quelques minutes de répit, seul avec cette femme qu'il aime que James Bond ne cesse de détruire le monde et tout ce qu'il contient.

UNE NUIT ENTIÈRE
à me répéter cette phrase pendant mon sommeil :
L'humidité n'est-elle pas l'indélicatesse de l'eau ?

vendredi, octobre 16, 2009

UNE PETITE VISITE IMPROMPTUE




J'étais en Normandie, dans la maison du grand père de A., et nous faisions tremper les haricots cocos blancs, quand nous reçumes la visite de John Huston, je ne sais pas pourquoi. (Il ne l'a pas dit). J'étais ravi de le revoir, parce que avec sa mort, je ne l'avais pas vu depuis très longtemps, pas depuis Chinatown, finalement. Voilà. Merci John, d'être passé, ça m'a fait très plaisir de te revoir.

dimanche, octobre 11, 2009

Points de surtension

Quand le silence, en écriture, est plus fort que tous les mots.

Volonté tchoutchou

Source de désespoir assez répandue, due à la quête éternellement décevante d’une volonté qui se trouverait à l’intérieur de soi – oubliant chaque fois que si on abritait une telle locomotive, ça se saurait.

mercredi, septembre 30, 2009

mardi, septembre 29, 2009

BANQUE VB. INSTALLATION N°1. SEPTEMBRE 2009
GALERIE EXPRMNTL TOULOUSE.




4496. Hard to get
Bas relief. Chewing gum, salive






1394. Easy money
Sculpture de billets.





Petit bureau et chaise en bois peint. Jeune femme lentement saisie d'ennui visible ; 5 mn toutes les 30mn.
Vêtements, Maison Martin Margiela.
Jeune Femme, Fiona Torre.

dimanche, septembre 06, 2009

vendredi, août 07, 2009

LE PLAFOND DU TGV.

En première classe, le plafond du wagon d'étage est recouvert de moquette, pour que nous puissions tous marcher dessus et que cela nous soit agréable, dans le cas d'un déraillement/chavirement. Ce plafond en moquette est bicolore, gris clair et rouge, le rouge utilisé en bande centrale, surplombant le couloir, le gris les places assises. On (j') imagine que le choix de cette couleur — un peu passée, il est vrai — rouge, pour cette bande centrale n'est pas anodin, motivé par une connaissance des théories de la couleur dérivées des travaux de J. Itten. Le plafond rouge l'est sans doute pour inciter les voyageurs à ne passer que le minimum de temps debout, dans l'allée centrale et à rester assis bien sagement, sous la protection du gris (chiné), dans leur fauteuil gris (rayé). Mais les choses se compliquent un peu si l'on regarde la “taie” sur laquelle on laisse reposer sa tête ; elle est rouge, du même rouge (un peu plus vif même) que celui du plafond confortable pour les pieds mais anxiogène. L'on se sent alors invité à quitter rapidement son siège — bien avant d'être arrivé — mais sans stationner dans l'allée centrale qui nous répète son désir de nous voir circuler. Quelle issue ? Le bar ?
À noter que le sol est lui, uniformément rouge (moucheté) un rouge de coulée pyroclastique dans un film des Kraft.

N.B. : L'agencement des sièges étant asymétrique : un rang, une allée, deux rangs ; et la bande plafonnière parfaitemement centrée, les gens assis dans la rangée double, côté allée, doivent se sentir très très mal, cernés de rouges de toutes sortes.

BANQUE VB. PRODUITS.
Fiche.

L'objet, pièce ou billet, conçu dans le seul but de représenter “assez simplement” un nombre et uniquement ce nombre — qui devient sa valeur marchande quand il est vendu — prend vie à cet instant précis, cette valeur devenant infiniment fluctuante et le nombre initial, un souvenir. Presque un humain.

mercredi, juin 10, 2009

CETTE PETITE ROBE BLANCHE

“La mode : Monseigneur la mort ! Monseigneur la mort !”
Leopardi. Dialogue de la mort et de la mode,
(Cité par W. Benjamin, Paris Capitale du 19e siècle).

J'ai cessé progressivement de m'habiller exclusivement en noir après l'enterrement de L.. Le noir a, ce jour-là perdu pas mal de son charme, se révélant — à mes yeux — très en dessous de l'événement, du travail de destruction qui s'était approché trop près de moi, tout cela dépassait une couleur trop simple, trop abstraite pour cette mort et ses ramifications insoupçonnées ; le spectacle que nous donnions à voir, tous gens des années 90 trop jeunes, toujours déjà en deuil, devenait un peu faible, un peu risible. Le reste du décor suivait, inexorablement entraîné vers la comédie, c'était ma seule défense. Le triste jardin de l'hôpital, le panneau de réservation des cours de tennis avec ses Photomatons de joueurs sous plastique comme autant d'absents, ses jeux déserts pour enfants (de) malades, la grosse voiture sombre si neuve et brillante prête à emporter ce corps que j'ai refusé de contempler sans vie ; sans pour autant échapper, des années plus tard à une description très malveillante et très juste sur les intentions de celle qui en était l'auteur.
Le noir décevant dans son inaptitude à rendre quoi que se soit de ce qui se passait là ; il aurait fallu des millions de couleurs et leurs nuances pour approcher ce qui était en jeu dans cette mort. Le noir n'était plus si beau, si élégant, il était juste ce qu'il était : facile et pratique pour peu que l'on ne soit pas trop exigeant.
À propos de la Petite Robe Noire, ce téléfim ennuyeux dans lequel on nous raconte que Coco Chanel l'invente (la P. R. N.) en signe de deuil n'arrange pas les choses ; pourquoi (continuer à ) porter le très vieux deuil de madame C. C. ?
Et s'il faut faire une robe (pourquoi faire une robe, je reviens à l'idée du paraphernalia, de l'équipement qui passe immancablement par le vêtement) et qu'elle soit portée par un corps vivant, animé, désirant, peut-être songer à une petite robe blanche jouant plus le rôle d'un cadre ou d'un rideau s'ouvrant sur une scène, une action, que celui d'une image.
Le noir annonce une cécité ; le blanc, peut être l'épiphanie, au sens Joycien, la quiddité décrits par R. B. .

samedi, mai 23, 2009

CUISINER CRUEL OU PAS.

Lapin aux carottes, non. Singe aux bananes, non plus. Préférer : lapin aux bananes, singe aux carottes, carottes aux bananes, et bien sûr, lapin au singe. L'ultime cruauté serait peut-être quand même la poule aux œufs.