Roland
FABRICATION.
vendredi, décembre 17, 2010
CAPE/GROTTE
Est-ce que la cape ne serait pas une grotte (c.f grotte) portative ? Un objet qui se transforme instantanément et efficacement en cachette. La Grotte en devient peut-être une cape de pierre, un vêtement moins ajusté que les autres, mais très couvrant.
mercredi, août 11, 2010
mardi, juillet 27, 2010
Mortvie
Vivez comme si vous étiez fraîchement décédé, bénéficiez des avantages de la mort de votre (mort-) vivant. Est-il besoin de le préciser, rien à voir avec la survie, plutôt une vita nova.
vendredi, janvier 22, 2010
vendredi, décembre 11, 2009
lundi, décembre 07, 2009
Le bruit du baiser. (en cours), hiver et nuit polaire oblige.
Je me suis aperçu un jour que je n'aimait plus du tout le bruit que faisaient mes baisers, le son qu'il rendaient sur la peau que j'embrassais n'était plus le même. Je ne veux pas parler du baiser "succion", plutôt aigu et légèrement humide, celui que le pingouin amoureux donne à Mary Poppins dans la séquence en dessin animé (celle du salon de thé au bord du lac) ; mais de l'autre baiser, celui dont je n'imaginais pas — qu'il viendrait me trahir, qu'il pût être fragile et menacé — celui dont le bruit est d'une petite bulle de bave quand elle éclate doucement. C'était une question de sécheresse de l'air dans cet appartement surchauffé, peut-être. J'avais les lêvres gourdes, ça vibrait un peu, ça virait au pet approximatif et fade.
Puis c'est revenu, le si beau bruit discret et mat sur la peau tendue, et il fait toujours aussi chaud.
Ce texte, que je traînais derrière moi depuis des semaines, je l'ai écrit pour éviter la trop grande culpabilité éprouvée à l'idée de perdre ce lundi après-midi de décembre à regarder l'obscur "All the boys love Mandy Lane", film gore qui ne promet pas grand chose, à part Mandy Lane elle-même - Amber Heard - résultat de l'une des nombreuses transmigrations de Catherine Deneuve dans ses moments de présence minime si parfaits ; c'est sans doute justement parce que si peu de sa présence suffit, que ses réflexions peuvent naître ailleurs.
Je crois posséder depuis très longtemps un filtre sensible aux traits de Catherine Deneuve ; construit très lentement au contact répété des films de Polanskidemybunuel et de Maxence, il s'active et me signale toutes ses occurences, tous les retours de cette Catherine Deneuve de la décennie 60/70 (Celle pendant laquelle je suis né) jusqu'à "Peau d'âne", en de nouvelles incarnations dont j'essaye de m'entourer et que j'embrasse parfois.
Ce matin, retour du syndrome du baiser gourd.
vendredi, décembre 04, 2009
lundi, novembre 30, 2009
mardi, novembre 10, 2009
BOYS WITH TOYS
À propos de Goldeneye.
Détruits (de mémoire) : une moto et une usine, une station remplie de gens, un hélico, un train, une bonne partie de Saint-Petersbourg. Un avion crashé, une très belle folle sexy crucifiée, un autre hélico, une antenne géante et la station qui l'abrite dans les flammes ; tuer tous ces gens - un vieil ami - qui y travaillent et d'autres qui n'y travaillent pas, et sans doute, au delà du mot FIN, tout un détachement de marines inoportuns et même, et surtout l'insupportable Jack. Pourquoi ? S'étonne Natalya Simonova. La raison de toutes ces destruction matérielles et humaines ne peut que lui échapper, trop proche, aveuglante : c'est elle ; c'est pour quelques minutes de répit, seul avec cette femme qu'il aime que James Bond ne cesse de détruire le monde et tout ce qu'il contient.
vendredi, octobre 16, 2009
UNE PETITE VISITE IMPROMPTUE
J'étais en Normandie, dans la maison du grand père de A., et nous faisions tremper les haricots cocos blancs, quand nous reçumes la visite de John Huston, je ne sais pas pourquoi. (Il ne l'a pas dit). J'étais ravi de le revoir, parce que avec sa mort, je ne l'avais pas vu depuis très longtemps, pas depuis Chinatown, finalement. Voilà. Merci John, d'être passé, ça m'a fait très plaisir de te revoir.
dimanche, octobre 11, 2009
Volonté tchoutchou
Source de désespoir assez répandue, due à la quête éternellement décevante d’une volonté qui se trouverait à l’intérieur de soi – oubliant chaque fois que si on abritait une telle locomotive, ça se saurait.
mercredi, septembre 30, 2009
mardi, septembre 29, 2009
BANQUE VB. INSTALLATION N°1. SEPTEMBRE 2009
GALERIE EXPRMNTL TOULOUSE.
4496. Hard to get
Bas relief. Chewing gum, salive
1394. Easy money
Sculpture de billets.
Petit bureau et chaise en bois peint. Jeune femme lentement saisie d'ennui visible ; 5 mn toutes les 30mn.
Vêtements, Maison Martin Margiela.
Jeune Femme, Fiona Torre.
dimanche, septembre 06, 2009
vendredi, août 07, 2009
LE PLAFOND DU TGV.
En première classe, le plafond du wagon d'étage est recouvert de moquette, pour que nous puissions tous marcher dessus et que cela nous soit agréable, dans le cas d'un déraillement/chavirement. Ce plafond en moquette est bicolore, gris clair et rouge, le rouge utilisé en bande centrale, surplombant le couloir, le gris les places assises. On (j') imagine que le choix de cette couleur — un peu passée, il est vrai — rouge, pour cette bande centrale n'est pas anodin, motivé par une connaissance des théories de la couleur dérivées des travaux de J. Itten. Le plafond rouge l'est sans doute pour inciter les voyageurs à ne passer que le minimum de temps debout, dans l'allée centrale et à rester assis bien sagement, sous la protection du gris (chiné), dans leur fauteuil gris (rayé). Mais les choses se compliquent un peu si l'on regarde la “taie” sur laquelle on laisse reposer sa tête ; elle est rouge, du même rouge (un peu plus vif même) que celui du plafond confortable pour les pieds mais anxiogène. L'on se sent alors invité à quitter rapidement son siège — bien avant d'être arrivé — mais sans stationner dans l'allée centrale qui nous répète son désir de nous voir circuler. Quelle issue ? Le bar ?
À noter que le sol est lui, uniformément rouge (moucheté) un rouge de coulée pyroclastique dans un film des Kraft.
N.B. : L'agencement des sièges étant asymétrique : un rang, une allée, deux rangs ; et la bande plafonnière parfaitemement centrée, les gens assis dans la rangée double, côté allée, doivent se sentir très très mal, cernés de rouges de toutes sortes.
BANQUE VB. PRODUITS.
Fiche.
L'objet, pièce ou billet, conçu dans le seul but de représenter “assez simplement” un nombre et uniquement ce nombre — qui devient sa valeur marchande quand il est vendu — prend vie à cet instant précis, cette valeur devenant infiniment fluctuante et le nombre initial, un souvenir. Presque un humain.
mercredi, juin 10, 2009
CETTE PETITE ROBE BLANCHE
“La mode : Monseigneur la mort ! Monseigneur la mort !”
Leopardi. Dialogue de la mort et de la mode,
(Cité par W. Benjamin, Paris Capitale du 19e siècle).
J'ai cessé progressivement de m'habiller exclusivement en noir après l'enterrement de L.. Le noir a, ce jour-là perdu pas mal de son charme, se révélant — à mes yeux — très en dessous de l'événement, du travail de destruction qui s'était approché trop près de moi, tout cela dépassait une couleur trop simple, trop abstraite pour cette mort et ses ramifications insoupçonnées ; le spectacle que nous donnions à voir, tous gens des années 90 trop jeunes, toujours déjà en deuil, devenait un peu faible, un peu risible. Le reste du décor suivait, inexorablement entraîné vers la comédie, c'était ma seule défense. Le triste jardin de l'hôpital, le panneau de réservation des cours de tennis avec ses Photomatons de joueurs sous plastique comme autant d'absents, ses jeux déserts pour enfants (de) malades, la grosse voiture sombre si neuve et brillante prête à emporter ce corps que j'ai refusé de contempler sans vie ; sans pour autant échapper, des années plus tard à une description très malveillante et très juste sur les intentions de celle qui en était l'auteur.
Le noir décevant dans son inaptitude à rendre quoi que se soit de ce qui se passait là ; il aurait fallu des millions de couleurs et leurs nuances pour approcher ce qui était en jeu dans cette mort. Le noir n'était plus si beau, si élégant, il était juste ce qu'il était : facile et pratique pour peu que l'on ne soit pas trop exigeant.
À propos de la Petite Robe Noire, ce téléfim ennuyeux dans lequel on nous raconte que Coco Chanel l'invente (la P. R. N.) en signe de deuil n'arrange pas les choses ; pourquoi (continuer à ) porter le très vieux deuil de madame C. C. ?
Et s'il faut faire une robe (pourquoi faire une robe, je reviens à l'idée du paraphernalia, de l'équipement qui passe immancablement par le vêtement) et qu'elle soit portée par un corps vivant, animé, désirant, peut-être songer à une petite robe blanche jouant plus le rôle d'un cadre ou d'un rideau s'ouvrant sur une scène, une action, que celui d'une image.
Le noir annonce une cécité ; le blanc, peut être l'épiphanie, au sens Joycien, la quiddité décrits par R. B. .
samedi, mai 23, 2009
CUISINER CRUEL OU PAS.
Lapin aux carottes, non. Singe aux bananes, non plus. Préférer : lapin aux bananes, singe aux carottes, carottes aux bananes, et bien sûr, lapin au singe. L'ultime cruauté serait peut-être quand même la poule aux œufs.
mardi, octobre 28, 2008
IN ANIMO (ébauche).
Je discutais Il y a quelques temps avec Sébastien Montero des deux expériences "saisine", de leurs succès respectifs, de l'éventualité d'une clôture de Parkisland (qui apparaît finalement inutile) et d'une suite possible.
La première saisine, qui proposait un espace - la librairie de L'atelier - extrêmement contraignant, mais lié directement à la pratique artistique (c'était un des points de départ de l'expérience, c.f. le texte d'introduction de S. M.. L'espace étant structuré malgré tout comme une petite galerie ou un mini musée dans lequel les expositions (ventes) s'enrayonneraient au lieu de se succéder, l'affaire avait plutôt très bien marché, et trouvé des ramifications assez inattendues (pour moi en tout cas : je veux parler du rebondissement redoublement saisine 2).
La deuxième - Parkisland - usure ou je ne sais quoi, a suscité des participations beaucoup moins nombreuses, mais qui m'ont semblé peut-être plus développées (je ne parle pas ici de qualité mais de mouvements plus ou moins amples), dont certaines continuent de se déployer, tandis que d'autres sont encore à venir, comme si la première avait été (d'une manière certaine pour moi) un rodage. Les interventions n'était plus liées à un calendrier, non rythmées, ni au respect de l'hospitalité (la librairie n'était pas la nôtre mais notre hôte), alors que le Parkisland offrait un espace assez libre et assez lâche, moins réglementé, ou en tout cas différemment ; immense, et moins évidemment lié à la pratique artistique (exception faite pour le fauviste que je vois presque chaque dimanche avec son petit chevalet et sa bâche de protection contre la pluie).
Que faire après Parkisland, la question était latente, je crois, depuis le début de l'été. Il m'a semblé que se soucier de questions directement liées à un nouveau lieu pouvait vite devenir lassant ; que l'on pouvait revenir à d'autres questions (c.f. Saisine 1) sur la manière d'envisager le travail, la production, l'objet, tout ça (questions qui in fine, ne déjouent pas vraiment celle du lieu). J'ai pensé au cerveau, (le super-lieu qui contient tous les autres), au cerveau d'une personne qui deviendrait le lieu où serait produit le travail de chacun des intervenants. L'idée n'étant pas que le cerveau de cette personne enregistre un certain nombre de travaux comme cela se passerait lors de la visite plus ou moins attentive d'une exposition, mais plutôt qu'un travail soit défini principalement par ce qui prendra place dans le dit cerveau, que ce cerveau soit son unique résidence, et sa seule justification.
Reste à savoir quel cerveau accueillera l'expérience, sachant que ce sera nécessairement un autre que le mien. Quelqu'un qui se trouve à la fois dans et hors du groupe, j'entends par groupe les gens qui en lisant ce texte savent déjà qu'ils en font partie, ainsi que la personne qui occupe cette position particulière.
En résumé, le cerveau d'E.H. puisque c'est d'elle qu'il s'agit, se comporterait — il me semble — davantage comme un atelier vivant, là où les choses se fabriquent, se livrent (et se détruisent) que comme un musée (vivant).
vendredi, octobre 17, 2008
Je crois que ça marche un peu comme ça :
Imaginer que vous entrez dans une pièce sombre, il n'y a que vous et un interrupteur sur la droite, à peine visible, vous l'actionnez, cette fois c'est le noir total. (Si vous essayez d'actionner à nouveau l'interrupteur, il ne se passera rien).
OU
Imaginer que vous entrez dans une pièce très bien éclairée, nue, il n'y a que vous et cet interrupteur sur la droite, on ne voit que ça. Parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, vous l'actionnez, cette fois la lumière devient si forte que vous êtes aveuglé, vous cherchez la sortie à tâtons. (Si vous essayez d'actionner à nouveau l'interrupteur, il ne se passera rien).
mardi, septembre 02, 2008
Adiscentionel :
L'exact envers d'un raz de marée politique, non niveau sensationnel du dissensus.
(Facile comme du parachute ascensionnel mais au ras de l’eau).
(Mot de Sébastien Montero)
(Facile comme du parachute ascensionnel mais au ras de l’eau).
(Mot de Sébastien Montero)
dimanche, avril 06, 2008
BANQUE VB. MONNAIE/COLLECTION : 1394.
1 (noir) + 5 (taupe sanglante) + 8 (rose pâle) + 10 (vert) + 50 (rose) + 20 (jaune) + 100 (noir) + 500 (cyan) + 800 (rouge) = 1394
Pmma, dimensions variables.
samedi, avril 05, 2008
ACQUISITION/VENTE. BVB.
Stéphanie Soudrain, artiste, a acquis le 2 avril 2008, des billets de la Banque Vincent Bergerat, ce pour la somme de vingt-quatre Euros se divisant comme suit :
1 billet de 1
1 billet de 8
1 billet de 5
1 billet de 10.
À noter que dans la scène photographiée ci-dessus, le rôle du banquier est tenu par Alexandra Compain-Tissier, également artiste (elle porte une montre à bracelet de cuir qui peut rappeler certaines montres de prix, notamment la Daytona Paul Newman ). Stéphanie Soudrain joue son propre rôle.
lundi, mars 17, 2008
Poisson-Volant
Si le rêve était un Indien qui devait se choisir un nom de guerre, ce serait Poisson-Volant.
(Poisson volant (Flying Fish) de Herbert James Draper, 1910)
mercredi, mars 12, 2008
ATUNING/ retrancher
Puisque le tuning — qui s'exposa régulièrement d'articles en séries de mode dans les pages de ce magazine anglais disparu, The Face (n'est-ce pas dans ses pages que fut inventé en 1981 le tuning typographique ?) — n'est plus ce qu'il était, puisque l'esthétique tuning a enfin envahi un peu tout; peut-être envisager l'Atuning, à coups de cutter, de papier de verre, de marteaux s'il le faut pour effacer, retrancher, rendre rugueux. J'en ai fait l'expérience cet après-midi avec une paire de Baskets flambant neuves, c'est assez concluant. Plus Nirvana que ZZ-top.
L'apparition massive de ces nouveaux vélos inspirés des vélos de piste, réduisant au strict minimum l'idée de ce que cet objet peut être introduit je crois une pratique de tuning radicalement retranchant, cette fois le rugueux n'est plus de mise, on lisse (et chrome parfois) on amenuise en vue d'une disparition prochaine.
dimanche, janvier 20, 2008
PUCE.
Je crois me souvenir avoir lu, il y a très longtemps que l'un des personnages d'Ulysse de Joyce porte des gants de couleur puce. J'ai à l'époque imaginé une couleur qui vienne préciser l'expression, sans chercher plus loin. Depuis, puce est pour moi une couleur particulière, née de ce livre ; que je trouve à la fois belle et classique, une couleur dont je ne me lasse pas, qui conviendrait parfaitement pour une voiture de luxe, par exemple, mais seulement en mat. Je me suis contenté d'acheter il y a quelques semaines, une paire de gants de cuir de cette couleur, la seule couleur possible pour des gants ; les autres gants exposés dans la vitrine du gantier étant trop clairs ou trop sombres, trop saturés, trop voyants ou trop discrets.
Rien à voir avec la couleur puce telle qu'elle est habituellement décrite : Marron rouge, chair de boudin noir, ou quelquechose d'aprochant. Ma couleur puce, c'est taupe au lait, ou beurre de taupe.
jeudi, novembre 01, 2007
Romanticalement.
Tenir debout malgré une situation météorologique particulièrement tourmentée.
Ex : Il se promenait romanticalement en pleine tempête.
Boîte calmante.
Imaginez-vous en situation de stress intense, une fin de dimanche pluvieux, par exemple. Vous avez besoin d'un calmant, vous saisissez l'étuit en feutre puce, vous désserrez le cordon tressé luisant, c'est facile. Maintenant vous sortez la boîte qui contient les cachets à libération prolongée. Nul besoin de l'ouvrir ; le simple fait de manipuler la boîte vous captive, absorbe rapidement votre angoisse, vous la retournez trois ou quatre fois, renoncez à la lecture des trois lignes sur la tranche (typographie verte sur fond blanc, trop petite pour vos yeux, il fut un temps où vous les connaissiez par cœur, mais les noms de molécules ne sont pas votre spécialité), vous appréciez le degré d'usure des angles, le carton gris clair pelluche discrêtement ; quelques rides à peine visibles sur le rabat. Vous êtes calmé, vous tenez la boîte sous la paume de votre main détendue jusqu'au matin.
dimanche, septembre 30, 2007
lundi, juin 25, 2007
La ferme chocolat.
Mr Richard Spiegelmeier, habitant de Gland (canton de Vaud) trouvait que le goût du lait que produisaient ses vaches était finalement un peu fade, soupçonnant par là que ses vaches s'ennuyaient à manger toujours la même herbe, au bord du même sentier des Toblerones, (ligne de défense anti-chars nommée ainsi à cause de la forme triangulaire des blocs de béton, rappelant la barre Toblerone). Il décide, sans doute inspiré par ces mêmes blocs de béton, de varier le menu de ses vaches en y ajoutant du chocolat (suisse) sous forme de petites pyramides distribuées chaque soir à l'étable.
Devant le succès de l'expérience et l'enthousiasme des croqueraves (habitants de Gland), notament l'ex-empereur Charles 1er d’Autriche-Hongrie lui-même, qui le fournissait gracieusement en chocolat, il va plus loin, et crée pour chaque étable (Six, au total) un menu différent, ici banane, là fraise, un peu plus loin, ananas, avocat et même cranberry. La totalité de sa production est aujourd'hui consommée par les croqueraves, qui se gardent bien d'exporter ces merveilles lactées.
jeudi, mai 24, 2007
La présence augmentée.
(A propos de Salade d’oiseaux mystère, une exposition de Vincent Bergerat.)
Dans une espèce de fouillis végétal, des créatures émergent par intermittence. Le regard les cherche sous le feuillage, tantôt dérouté par leur comportement énigmatique, tantôt inquiet de leur disparition. Parfois, le feuillage donne l’impression de devenir lui-même une créature qui absorbe et qui rejette tour à tour de minuscules êtres humains. L’attention oscille et hésite : doit-elle suivre le mouvement des petites créatures qui apparaissent ou celui de la végétation qui les cache ?
La vidéo "Salade d’oiseaux mystère" ne fait pas que cohabiter avec une demi douzaine de ses œuvres, elle absorbe les sujets que Vincent Bergerat aime particulièrement travailler et qui sont traités dans chacune des pièces de cette exposition : le souvenir, l’oubli, la présence. Et parce qu’il pense qu’une idée ne va jamais seule, pure, isolée, mais qu’au contraire une idée abrite non seulement du composite, mais appâte toujours d’autres idées qui elles-mêmes rassemblent des choses disparates, il ne faut pas s’étonner qu’il ait appelé tout cela salade.
Vincent Bergerat cherche. Il cherche une forme perdue ou un fantôme dans une forme, il cherche la forme d’un moment insaisissable, le moment de l’effusion. Il cherche à fixer la forme de ce moment qui apparaît presque miraculeusement dans des choses apparemment sans rapport les unes avec les autres, par exemple dans cette cascade ou dans ces portraits de femmes aux cheveux si longs. Il cherche des révélations et puis aussi, il cherche à fixer ces révélations — ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Il fait les deux à la fois et il a besoin de la répétition et de l’excès pour cela, pour que ce qui lui a été révélé si fugitivement dure, s’installe, s’étale jusqu’à déborder.
Avec les images des femmes aux cheveux longs, il fait déborder la présence. Des cheveux longs peuvent sublimer la présence d’une femme, comme un écrin, mais poussé à l’extrême ce principe bascule et c’est l’inverse qui apparaît : les cheveux interminables fabriquent une nouvelle présence, la présence spéciale de l’effusion, et cette présence est dérangeante parce qu’elle n’est pas faite pour être regardée indéfiniment ainsi mais seulement entraperçue. L’artiste signale ici la dialectique tragique de la présence : à force d’augmenter, la présence finit par se cacher derrière elle-même.
Enfin, avec ses sculptures en huîtres, Vincent Bergerat désire témoigner de son intérêt pour l’oubli. L’oubli non pas comme une disparition, mais comme un processus d’altération matérielle de la présence ou du souvenir. Il s’inspire de la façon dont l’huître travaille l’oubli, quand elle enveloppe de milliers de couches de nacre le grain de sable qui la perturbe. Le grain ne disparaît pas, au contraire, il grossit à mesure que l’huître fait de cette perturbation un élément de sa propre matière en l’incorporant en elle. Avec Miette, Museau et Casque, ses sculptures réalisées en coquilles d’huîtres (autrement dit en souvenirs d’huîtres), l’artiste suscite une question un peu effrontée : si le devoir de mémoire existe, pourquoi ne pas défendre aussi le travail de l’oubli ?
E.H.
mardi, mai 22, 2007
mercredi, avril 11, 2007
Arsène Lupin.
1993. 1 cuiller à café en argent. Volée lors d'une soirée chez D.
1995. 5 cuillers à café en inox. Volées à l'occasion d'une soirée organisée par Arte, rue de Paradis.
1998. Je trouve, à l'intérieur d'un sac en plastique abandonné sur un trottoir, une cuiller (à soupe) frappée du logo de la Wehrmacht, impression très étrange, ne pouvant ni la garder, ni la jeter, j'attends qu'elle disparaisse d'elle même.
2001. F. part définitivement, laissant toutes ses cuillers et ça fait mal, j'attends toujours leur disparition.
2003. J'achète une demi-douzaine de cuillers à pamplemousse chez Dehillerin.
2003. Je déjeune avec A. dans un salon de thé et découvre l'existence des cuillers en bois thermoformé. j'en vole immédiatement 2.
2005. À quelques jours d'intervalle, 2 cuillers à café tombent du ciel à mes pieds. Je les ramasse.
2005. 1 cuiller à soupe un peu ancienne, très belle. Volée dans un bon restaurant.
2005. 1 cuiller à soupe (design scandinave), avec un petit autocollant. Volée au Centre culturel suédois.
2005. 1 cuiller à dessert Eternum (modèle Utah). Volée à la cafétéria du Musée du Louvre.
2006. La caféteria de la maison rouge. Je recule au dernier moment et laisse le serveur emporter les deux cuillers à café.
2006. Demi-vol au palais de Tokyo : j'emporte (au lieu de les jeter, comme tout le monde) 5 cuillères à soupe et 3 cuillères à café en plastique transparent, style camping design.
2006. Septembre. Restaurant de l'hôtel Amour. Dîner d'anniversaire de E. Au cours duquel T. m'annonce qu'elle a une cuiller pour ma collection, (dorée, ou avec une forme bizarre, je ne me souviens plus ) apparue comme ça, spontanément, dans son sac à main. Dans l'enthousiasme de cette nouvelle, j'escamote 1 cuiller à entremets Guy Degrenne pendant que le serveur, très diligement, les ramasse à l'autre bout de la table.
2007. Risqué. Dîner chez F. ; encouragé par le luxe total de l'endroit et animé par la boisson, je décide d'escamoter deux cuillers à soupe (il y a en effet deux modèles à la disposition des convives). Le buffet est tenu par des gens très gentils ; d'ailleurs tout le monde est très bien sous tous rapports, ou presque, ça me gène beaucoup de voler dans ses conditions et si je suis pris sur le faît, étant une sorte d'outsider de la soirée, cela risque d'être assez embarrassant. Bref, je me résouds à prendre les deux cuillers, que j'emmène faire un petit tour au vestiaire, là je m'aperçois qu'elles viennent de chez Ikea, du coup j'en perds une en rentrant à la maison, quel gâchis.
2009. Brasserie Polidor. Déjeuner de célébration de la thèse de J. Volé tranquillement la petite cuiller dont elle s'est servie pour manger sa crème brulée, suite de l'aventure de cette petite cuiller, le 25 décembre.
lundi, avril 09, 2007
RETRAITE ANTICIPÉE.
Imaginez une société et ses bureaux, semblable à celles que l'on voit dans la plupart des séries télévisées ainsi que dans les publicités : les employés vaquent à leurs tâches habituelles, prennent des ascenseurs, boivent du café (déca), envoient quantités de mails et de paquets, font des réunions. Par contre, ils n'improvisent aucune chorégraphie sur les tables, ne font pas de match de basket entre les boxes, c'est le grand calme. Vous ne remarquez pas quelque chose ? Leurs cheveux, clairsemés, blancs de neige comme ceux des morlocks. La moyenne d'âge : 70 ans. Vous pouvez chercher, il n'y a personne en dessous de 60 ans. Où sont les plus jeunes ? Ils voyagent, ils jouissent pleinement d'une retraite bien méritée. Il a été décidé qu'il valait mieux se reposer et voyager quand on pouvait l'aprécier vraiment, visiter les pyramides de Gizeh (à dos de chameau) ou de Vegas avec un col du fémur en parfait état comme tout le reste, et travailler beaucoup plus tard, la tête pleine de très beaux souvenirs de plages ensoleillées et de corps parfaits.
Morlocks. c.f. La machine à remonter le temps H.G. Wells.
Puis, le film homonyme de George Pal.
mercredi, avril 04, 2007
vendredi, mars 16, 2007
jeudi, mars 15, 2007
LE PUZZLE. UN AUTRE ARGO.
J'imagine un puzzle (en trois dimensions) dont chaque pièce est presque identique et qui ne participe à aucune image déterminée à l'avance, mais plutôt à une image implicite ou contextuelle : suggérée par l'auteur du puzzle, ce que l'on sait de lui ; par l'aspect, le matériau utilisé pour fabriquer les pièces, etc…
vendredi, mars 09, 2007
mardi, mars 06, 2007
ART & COMMERCE.
BANQUE VINCENT BERGERAT.
LES CARTES.
Les cartes, nominales, restent à jamais la propriété de l'artiste/banquier, elles sont louées à l'année, remplacées (en cas d'usure) au plus, une fois l'an et déclinées en matières plus ou moins nobles, ce qui permet une évaluation assez facile du pouvoir d'achat de la personne possédant la carte. La perte d'une (ou plusieurs) des cartes ne dispense pas du paiement du loyer.
Dans un premier temps, quatre modèles sont proposés :
Pain grillé.
Coton blanc brodé noir.
Plexiglas gravé (Épaisseur, environs 4mm).
La couleur est à la discrétion du (ou de la) collectionneur (euse).
Or massif.
Les prix sont secrets.
samedi, mars 03, 2007
vendredi, février 23, 2007
ART & COMMERCE.
PREMIÈRE TRANSACTION.
Alexandra Compain-Tissier, artiste, s'est portée acquéreuse de billets de la banque Vincent Bergerat pour une somme de vingt euros. Lui ont été remis : un billet de dix, un billet de 8 et deux billets de 1.
Photo, Agnès Dahan.
DEUXIÈME TRANSACTION. (TROC).
Delphine André, galeriste, a troqué un morceau de Salers (environs 150 grammes) acheté chez "Les secrets de Betty" fromager à Toulouse, contre un billet de 10 de la Banque Vincent Bergerat.
Photo, Hubert Benita.
dimanche, février 18, 2007
ART & COMMERCE. BANQUE VINCENT BERGERAT.
UNE BANQUE, puis une monnaie (papier) :
Focalisée sur la seule question véritablement importante : combien ? (et non pas, un Renaissance (50 €) ou un baroque et rococo, (100 €). Question camouflée par les monnaies en cours qui tentent toujours de se faire passer pour des séries de mauvais petits tableaux (petites icônes) en papier plus ou moins indéchirable.
Chaque série émise porte un chiffre : 1, 5, 8, 10, 20, 50, 100, 500, 800 ; ainsi que le nom de la banque (mon nom), bien que cela ne soit pas strictement nécessaire. Pas de nom de monnaie, bien entendu.
La question de l'assimilation à (l'art de) la miniature étant évacuée, le billet est considéré comme une œuvre d'art sur décision du banquier.
Racourci.
L'argent ne sert plus à acheter une œure d'art, il est une œuvre d'art.
Visibilité / exposition.
L'Ostentation de cette monnaie et des cartes de la banque Vincent Bergerat est (tout comme pour les autres monnaies), perçu comme un acte vulgaire par ceux qui en possèdent et souhaitable par ceux qui n'en possèdent pas ou depuis peu.
Contrefaçon :
Une goutte de (ma) salive est déposée sur chaque billet.
Un double système de valeur :
(à ce propos, il est amusant de constater qu'une contrefaçon d'un billet de 50 francs (Quentin de la Tour de 1983 neuf, est proposé à 60€ sur un site français de numismatique).
a) La valeur nominale indiquée sur son unique face imprimée, contre laquelle il est échangé et reste échangeable* en euros, dollars, ou livres sterling, peu importe.
b) La valeur d'échange sur le marché de l'art, qui varie comme chacun sait en fonction de facteurs multiples.
* Chaque personne se procurant l'un ou plusieurs de ces billets s'engage tacitement à ne jamais réclamer la somme versée.
mardi, janvier 16, 2007
La gratterie.
Instance de pensée qui démange. Cette instance coexiste avec les autres instances de pensée de la vie ordinaire et extraordinaire, communiquant parfois avec elles, cherchant désespérément qu'on la gratte, qu'on la soulage par un frottement résolutoire. C'est l'instance des questions, des énigmes, des problèmes.
Cf Artaud, (L'Ombilic des Limbes) : "La vie est de brûler des questions."
jeudi, janvier 11, 2007
Fractale de Proust. Espaces emboités.
"Nous fîmes quelques pas à pied, sous la grotte verdâtre, quasi sous-marine d'une épaisse futaie sur le dôme de laquelle nous entendions déferler le vent et éclabousser la pluie. J'écrasai par terre des feuilles mortes qui s'enfonçaient dans le sol comme des coquillages, et je poussais de ma canne des chataîgnes, piquantes comme des oursins".
Deux espaces emboités, de forme identique, soumis à des pressions similaires. L'immense dôme végétal (la futaie) sur lequel viennent déferler vent et pluie ; le petit dôme végétal (la chataîgne, la feuille coquillage) sur lequel la canne vient exercer une pression qui lui vient du promeneur.
Le Côté de Guermantes. Marcel Proust.
vendredi, décembre 22, 2006
Tendre (possession).
D’après Otis Redding (cf. Tenderness). La possession-tendre est l’inverse d’une langueur, c’est une force qui monte des profondeurs en crescendo et qui balaie tout sur son passage, un rythme qui impulse sa propre configuration de l’existence et cette configuration est celle de la tendresse tendue — tension extrême de la corde de l’arc qui imprime sa force à la flèche.
jeudi, décembre 21, 2006
Petitpointvert.
Nouveau produit psychoactif, classé parmi les drogues dites « dures ». Gratuit et facilement accessible sur toute interface de « Chatt », ce produit est en train de faire des ravages chez les internautes. Prendre une fois du Petitpointvert suffit à générer une addiction aussi durable que profonde. De plus, un phénomène d’accoutumance est observé chez quasiment tous les sujets concernés : une fois qu’il a été exposé au Petitpointvert, le sujet a besoin de consommer plus de Petitpointvert pour se sentir rassasié. S’il n’en trouve pas, il présente les signes généralement attribués au syndrome de sevrage : nervosité, agressivité, angoisse, mal être physique et moral, insomnie, baisse d’appétit.
Un produit de substitution est actuellement à l’étude. Il s’agirait d’une interface de type « Skype » qui permettrait au sujet non plus de chatter, mais de téléphoner par le biais de son ordinateur. Des réserves doivent cependant être exprimées quant à l’utilisation de ce produit de substitution qui pourrait occasionner au moins autant de problèmes d’addiction que le Petitpointvert.
En amour/in love (problème).
Il existe une espèce de jauge sentimentale, affective, émotionnelle, qui scrute le niveau d’excitation amoureuse (non pas sexuelle mais bien sentimentale) et qui réclame du supplément quand ce niveau se retrouve en dessous du repère laissé par la dernière vague d’amour perçue. Cette dernière vague d’amour efface les repères précédents et se moque complètement de la moyenne qui pourrait être fabriquée à partir d’un historique de tous ces repères. La moyenne est invoquée par la raison, pas par la jauge. Dans ces conditions, comment maintenir la jauge au niveau désiré ? Hypothèse : en dilatant la matière qui est mesurée par la jauge, c’est à dire en l’écrivant. S’il est possible de travailler en écriture l’élasticité de certaines matières comme l'intelligence ou le temps, le problème « en amour/in love » peut sans doute lui aussi trouver une voie de résolution en écriture. Faire l’amour, écrire l’amour, faire l’écriture, relèvent alors d’une seule et même activité de mise sous tension de la matière amoureuse par l’écriture.
mercredi, décembre 20, 2006
Occupassion.
Possession par la passion. Les personnes qui se trouvent dans cet état ont l’air disponibles, mais en réalité elles sont profondément occupées. Ce n’est pas qu’elles sont préoccupées par quelque chose, c’est que quelque chose les occupe. Elles sont le lieu d’occupation de cette chose : elles ne sont jamais vraiment toutes seules, même quand elles paraissent l’être ; il y a toujours quelque chose en elles, ou entre elles et nous.
Stratogène.
Littéralement, générateur de strates. Par extension, désigne le mouvement infini de succession de couches à l’œuvre dans l’existence. Le moindre incident vécu, du plus banal au plus extraordinaire, est stratogène. Ce matin à l’aube, j’aperçois au bout de la rue une scène de fouillis, floue comme un mirage, une scène d’agression. Un petit garçon qui s’enfuit et une jeune fille à terre, agrippée au téléphone portable qui était convoité par le garçon. Quand j’arrive à sa hauteur, la jeune fille se masse la tête en me regardant, une question compliquée dans les yeux. J’inspecte sa bosse, elle me parle en russe, je lui parle en français et pendant quelques secondes nous nous retrouvons dans les bras l’une de l’autre. Une énième strate vient de se poser sur toutes celles qui me tapissent déjà, dans un rapport de co-existence interminable. J’ai quelque chose en plus et exactement en même temps, je peux sentir le minuscule point de moi qui est resté sur les pavés de la rue Polonceau, là où j’ai touché les cheveux de la jeune fille russe.
Sratajaime.
Procédé, conscient ou inconscient, heureux ou malheureux, utilisé pour ruser avec l’être aimé dans le but d’obtenir un surcroît d’amour.
mardi, décembre 19, 2006
dimanche, décembre 17, 2006
mardi, décembre 12, 2006
lundi, décembre 11, 2006
Penser à oublier.
Je pensais l'autre jour à un évènement qui ne figurait pas dans ma liste des choses à oublier et qui aurait pourtant dû y être, satisfait, je me suis dit qu'il y avait vraiment sa place et j'étais étonné même que l'évènement en question ne me soit pas apparu quand j'élaborais cette liste, mais bien après, quand l'attention sur le sujet s'était complètement relachée. Puis je l'ai oublié avant d'avoir eu le temps de le noter sur cette liste et depuis, impossible de m'en souvenir. Mission à demi accomplie.
Tout au long de l'écriture de ces quelques lignes, un soupçon grandissant, quelque chose qui louvoie pour émerger, repoussé sans arrêt mais qui finalement est là, le souvenir en bribes de cet évènement, confus mais présent cette fois.
jeudi, décembre 07, 2006
Paradigme de l'emprunt.
Chopin chez Jobim, L'Herbier chez Godard, Laurel et Hardy chez Paul Mac Carthy, etc… Une infinité de pages de notes en répertorient sagement chaque occurence. La seule manière cohérente de donner une définition du paradigme de l'emprunt serait de l'emprunter.
dimanche, décembre 03, 2006
William Peter Blume.
Né à Mayerling (Autriche) en 1961, avec une légère tendance à l'autisme. Poursuit sans grand enthousiasme ses études à Vienne. Passionné de natation et de Rock'n Roll, il passera les années quatre-vingt dans son lit, en hommage à John Lennon et Yoko Ono. Au début des années quatre-vingt dix, ne trouvant pas de raison valable de se lever et sur les conseils d'un ami médecin, il fait construire une piscine dans sa maison de la banlieue de Vienne et décide d'y passer le reste de sa vie, le corps enduit d'une crème spéciale. Le Docteur Muehl, spécialiste de la vie semi-aquatique et des nanocolloïdes, estime son espérance de vie à environs cinq cent ans.
Que fait-il dans son bain ? Il chantonne des mélodies de sa composition.
Bipbipper.
Adoption d'un mode d'existence qui privilégie la vitesse et la ruse pour vaincre un prédateur plus puissant que soi.
lundi, novembre 27, 2006
Culdiprout. [kydiprut]
Désigne un certain groupe d'aliments — les culdiprouts — réputés pour leur propension à déclencher des flatulences chez celui ou celle qui les ingère. La viande de lapin est, paraît-il, un culdiprout foudroyant.
Par extension, que dire du Condiment ?
jeudi, novembre 23, 2006
Lipotechnique, (l'hypotechnique).
Utilisé dans l'expression : "alors lui, il sort de lipotechnique". Désigne quelqu'un qui déçoit par son manque flagrant d'aptitudes à quoi que ce soit.
mardi, novembre 21, 2006
Formule tragique.
Même puissance que la formule magique, cette fois mise au service de la tragédie. Transforme tout ce qu’elle touche en (néo) tragédie grecque. Elle sévit en tous lieux, mais il semble que son terrain de prédilection soit la médecine (où elle peut prendre la forme d’un diagnostic, par exemple).
vendredi, novembre 17, 2006
Effet Warburg (Aby).
Moment où l'on perçoit dans une image, son emboîtement, sa superposition à d'autres images ; les strates qui la soutiennent, sa multiplicité, son caractère composite. Peut-être sa lignée.
La main qui dessine.
Je regarde A. qui dessine sur la terrasse. J'aime et je reconnais ce que je vois. Une femme, penchée sur une feuille de papier, dessinant, écrivant. Cette fois j'identifie clairement une situation qui s'est jouée sous mes yeux au fil des années, l'image apaisante vient se superposer à une multitude d'images presque identiques dans lesquelles toujours une femme fait ce geste, a cet air concentré et serein. À l'origine de cet emboîtement d'images, j'aperçois ma grand-mère qui dessinait pour moi et à la perfection des chiens-loup et des chevaux.
Bibliographie : L'image survivante. Histoire de l'art et temps des fantômes selon Aby Warburg. Georges DIDI-HUBERMAN.
Paris, Editions de Minuit.
mardi, novembre 07, 2006
Orga. (Permutation n°2).
Assemblage discret et lâche qui, lorsque sa structure est modifiée, reste suffisamment identique. Les parties qui le constituent sont sobrement déterminées et peuvent parfois (mais pas toujours) prendre le pas sur la structure de leur assemblage (c.f. Argo et Ogra), par exemple, une certaine quantité de briques dont chacune posséderait quelques signes distinctifs. Un vaisseau Argo conçu de cette façon resterait vaguement reconnaissable une fois transformé en autobus.
Le vaisseau Argo (dont seule la structure reste immuable, tandis que les pièces qui le constituent sont sans arrêt remplacées au rythme de leur usure) : Roland Barthes par Roland Barthes. Seuil.
lundi, novembre 06, 2006
Triestesse.
Amertume profonde survenant juste après l’accomplissement d’un vœu secret, au moment où l’on prend conscience qu’on s’est trompé de vœu. Plus généralement, tristesse à Trieste.
Catimaxi.
A force de faire toutes choses en cachette, tendance de l’univers à se transformer en particules dont chacune se cache derrière l’autre.
samedi, novembre 04, 2006
Noyée.
Couleur de la peau tirant sur le vert naissant, évoquant un lent cheminement de l'animal au végétal ; changement subtil de la carnation des noyés oubliés au fond des lacs.
vendredi, novembre 03, 2006
Inhibitionniste.
Artiste refusant de se soumettre à la convention de l'exposition, publication etc. Désir exprimé par J.D. Salinger qui pratique la chose depuis environs quarante ans avec succès : "C'est ma conviction, assez subversive, qu'un écrivain doit suivre son inclination s'il veut rester dans l'anonymat et l'ombre". La position Inhibitionniste peut évidement être adoptée comme posture, visant finalement à renforcer une exposition déclinante.
Que sait-on des Inhibitionnistes ? Pratiquement rien, puisque l'on ne connaît de leur immense groupe que ceux qui n'en font pas partie.
Que sait-on des Inhibitionnistes ? Pratiquement rien, puisque l'on ne connaît de leur immense groupe que ceux qui n'en font pas partie.
Terafique.
De tera : mille milliards, expression d'un très grand enthousiasme. Trop souvent suivi d'un point d'exclamation, en l'occurrence assez inutile.
jeudi, novembre 02, 2006
Pourvocation.
Pourvoquer a le même objectif que provoquer (appeler dehors ; faire venir, faire naître quelque chose) mais leurs moyens diffèrent du tout au tout. La provocation critique, dérange, casse un certain ordre des choses tandis que la pourvocation saute par dessus cet ordre des choses pour fabriquer une nouvelle proposition.
dimanche, octobre 22, 2006
Myriadope.
Le ou la myriadopée entreprend simultanément mille choses nouvelles mêlées à mille choses anciennes, l'esprit empli de mille choses futures. Cette personne n'envisage l'unicité que par fractions de seconde, avant de passer à autre chose.
Effet : Feuilleté (cf E. H.) Euphorie panique.
Effet : Feuilleté (cf E. H.) Euphorie panique.
samedi, octobre 21, 2006
Nousjectif.
Qualifie la présence du collectif qui déborde — comme le lait bouillant — sur la conscience subjective.
Palpicardie.
Etat physiologique survenant au moment du délice en train de se faire.
(Par Marino, femme aux quarante cinq métiers).
(Par Marino, femme aux quarante cinq métiers).
Edmondantesque.
Qualifie le processus patient, ingénieux et victorieux d’une métamorphose conduisant à une domination absolue — et cependant juste — du monde.
lundi, octobre 16, 2006
Panopie.
Une personne atteinte de panopie voit tout, ce qui est sans doute pire que de ne rien voir. Imaginez que vous discutez avec quelqu'un dont vous voyez bien sûr, les vêtements, mais également chacune des couches textile recouvrant son corps ; les yeux, leur couleur, mais aussi le fond de l'œil, le nerf optique, le réseau veineux, le réseau lymphatique, chaque organe, les muscles et le squelette, la manière dont est construite la chaise sur laquelle l'horrible chose en face de vous est assise, de quoi sont fait les murs et le plancher de l'appartement ; chaque occupant de chaque appartement des immeubles alentours, et leur tuyauterie à tous.
Que se passe t-il quand une telle personne ferme les yeux ? Rien.
Que se passe t-il quand une telle personne ferme les yeux ? Rien.
mercredi, octobre 11, 2006
lundi, octobre 02, 2006
Dicapé(e).
Paralysie due à un excès de ponçage critique (de soi, des autres, de l’œuvre qu’on est en train de fabriquer, de celle qu’on est en train d’admirer).
Normer.
Action d’annuler la partie exclusive de ce qui constitue un objet en le nommant.
Antonyme : Rolandiser.
Antonyme : Rolandiser.
samedi, septembre 30, 2006
Pornification.
Pratique assez proche du Vogueing, quoique se référant à une presse plus dénudée.
“ Là, tu pornifies ”.
“ Là, tu pornifies ”.
jeudi, septembre 28, 2006
mercredi, septembre 27, 2006
Machinisme.
L'adepte du machinisme (le ou la machiniste) prend un plaisir intense à se comporter en machine (ultra efficace, infaillible, infatigable etc.) et ce dans des domaines aussi variés que le travail, la conduite cycliste ou la sexualité. Il est vrai que c'est assez grisant.
mardi, septembre 26, 2006
Le tas.
Mot banal, forme banale, omniprésente, sur chaque trottoir de chaque rue. En affiche : un tas, une montagne de cigarettes dans un appartement. Sur un polaroïd de Guy Bourdin : une meule de foin, un tas de bois coupé. Jusqu'a ce cours de Roland Barthes (l'ŒUVRE COMME VOLONTÉ), pendant lequel le thème est abordé sur un mode prudent, presque à l'aveuglette, les élèves ne peuvent s'empêcher de rire à l'expression "tas pensant", "le tas est sensible […] il offre une grande surface de contact avec l'atmosphère".
Dans Le troisième Homme, Orson Welles court comme un cabri, ou plutôt un rat, sur les ruines (en tas) de Vienne. Son personnage se résume dans cette scène : le criminel qu'il est devenu foule aux pieds tout ce qu'a été cette ville (peut-être également tout ce qu'il a été), passé, culture, agencements bons ou mauvais.
L'idée peut être la suivante : le tas est pris entre plusieurs mouvements.
Un désir de construction ; entasser, mais de manière éphémère. Le tas ne dure pas, il se déstructure, se décompose : déchets, éboulements, ruines, bois coupé. Le tas conserve le souvenir encore visible d’une forme (ville, maison, arbre, pièces détachées) qui n’est plus ; tout en perdant peu à peu lui-même sa forme de tas : affaissement, voire décomposition des éléments du tas. Les restes de ce qui a disparu disparaissent à leur tour. Idée de souvenirs non agencés, non utilisés, mis au rebut.
Cette image du tas vient se placer presque à l'opposé d'une autre image, celle du nid. Dans une certaine mesure, le nid organise le même type de matériaux — trouvés ça et là, déchets, brindilles — pour en faire une construction, une maison.
LE TROISIEME HOMME. Carol Reed.
Dans Le troisième Homme, Orson Welles court comme un cabri, ou plutôt un rat, sur les ruines (en tas) de Vienne. Son personnage se résume dans cette scène : le criminel qu'il est devenu foule aux pieds tout ce qu'a été cette ville (peut-être également tout ce qu'il a été), passé, culture, agencements bons ou mauvais.
L'idée peut être la suivante : le tas est pris entre plusieurs mouvements.
Un désir de construction ; entasser, mais de manière éphémère. Le tas ne dure pas, il se déstructure, se décompose : déchets, éboulements, ruines, bois coupé. Le tas conserve le souvenir encore visible d’une forme (ville, maison, arbre, pièces détachées) qui n’est plus ; tout en perdant peu à peu lui-même sa forme de tas : affaissement, voire décomposition des éléments du tas. Les restes de ce qui a disparu disparaissent à leur tour. Idée de souvenirs non agencés, non utilisés, mis au rebut.
Cette image du tas vient se placer presque à l'opposé d'une autre image, celle du nid. Dans une certaine mesure, le nid organise le même type de matériaux — trouvés ça et là, déchets, brindilles — pour en faire une construction, une maison.
LE TROISIEME HOMME. Carol Reed.
lundi, septembre 25, 2006
Tendrinite.
Tendrinite, nom, féminin.
Episode de ramollissement et d’euphorie caractérisées. Strictement naturelle lorsqu’elle est contractée au contact d’un être cher, cette affection peut cependant avoir une origine neurotoxique quand elle survient au lendemain d’une intoxication alcoolique ou après l’ingestion de MDMA.
Episode de ramollissement et d’euphorie caractérisées. Strictement naturelle lorsqu’elle est contractée au contact d’un être cher, cette affection peut cependant avoir une origine neurotoxique quand elle survient au lendemain d’une intoxication alcoolique ou après l’ingestion de MDMA.
samedi, septembre 23, 2006
vendredi, septembre 22, 2006
Libidonnant(e).
Libidonnant(e), adj.
Caractère de ce qui est investi simultanément par le lit et le ventre. Médical : Phénomène résultant d’un déplacement du traitement de l’information qui affecte dans ce cas non pas le cerveau mais le rapprochement fonctionnel d’un objet (lit) et d’un organe habituellement assimilé à la digestion ou à la reproduction (ventre).
Galilérien.
Personne éprouvant quelques difficultés à faire passer une idée ; non pas une idée nouvelle, le degré de nouveauté n'étant pas forcément ce qui entre en jeu, mais plutôt le degré d'étrangeté.
jeudi, septembre 21, 2006
Transpiraler.
Transpiraler, v.
Action de traverser une spirale. Chemin de traverse emprunté notamment par la mémoire et l’écriture. Transpiraler relève d’un mouvement ni plus court, ni plus long que les autres (celui qui transpirale ne prend pas nécessairement un raccourci, au contraire).
mercredi, septembre 20, 2006
Narcissonade.
Narcissonade, nom, féminin.
Réalisation légère, joyeuse, simple et assumée du désir de se mettre en scène dans toutes les positions possibles.
lundi, septembre 18, 2006
Nono.
Non-objectal. Tendance des objets et des dispositifs à disparaître, à s'amenuiser, à se confondre dans des formes identiques (briques) toujours plus nano. Il y a comme une promesse permanente de monde nono jamais tenue mais jamais très loin de son accomplissement non plus.
Une tentative radicale de réalisation nono est relatée par Werner Herzog dans Ennemis intimes. Quand Klaus Kinski, adolescent, passe cinq jours à détruire méticuleusement la salle de bains de l'appartement qu'ils partagent. Herzog indique que tout ce que contenait la pièce a été réduit en poussière, uniformisé, homogénéisé.
C.f. également Non-O de Philip K. Dick, pour des tentatives assez similaires :
[Il] “se mit à foncer en tous sens, ramassant puis entassant tout ce qui lui tombait sous la main. Et quand les livres, les gravures, les tapis, les rideaux, les meubles et les bibelots furent tous rassemblés, il les mit méthodiquement en pièces jusqu'à ce que l'ensemble ne compose plus qu'une masse indifférenciée”.
Oooo. (Antonyme)
Super-objectal. Tendance qui déjoue la première de manière symétrique. Elle habille, donne du volume, augmente le nombre des objets.
jeudi, septembre 14, 2006
Mystéroïde.
Forme composite ; cocktail d'idées, de désirs entrant en concurrence sans qu'aucun ne prenne le dessus. C.f. Jupiter et Io (détail) du Corrège, ce bras-trompe vaporeux qui désire ardemment devenir un membre enlaçant, pénétrant.
C.f. également Francis Bacon, les frères Chapman ou encore Brian Yuzna (Society).
dimanche, septembre 10, 2006
samedi, septembre 09, 2006
Deuxièmefoisé(e).
Deuxièmefoisé(e), adj.
Une chose est deuxièmefoisée lorsqu’elle se révèle meilleure lorsqu’on l’éprouve pour la deuxième fois. Se dit d’expériences particulièrement savoureuses, par ex. pour un goût (la deuxième bouchée), pour l’amour (la deuxième nuit), pour une très belle œuvre (un tableau, un livre, un film), et plus généralement pour toutes les saveurs qui sont un peu agressées, un peu altérées par la surprise de la découverte, par le choc de la première fois.
Brahmsouiller.
Brahmsouiller, v.
Action de jouer un morceau de Brahms sans mettre la barre trop haut.
mardi, septembre 05, 2006
Malanpianisme.
Décrit par André Gide dans La séquestrée de Poitiers . Désir de ne plus jamais quitter son lit et d'y mener une vie étrange. Sentiment évoqué dans les Années 80 par E. Daho dans Le grand sommeil :
« Je ne peux plus me réveiller, rien à faire
Sans moi le monde peut bien tourner à l'envers
Engourdi par le sommeil et prisonnier de mon lit
J'aimerais que cette nuit dure toute la vie…»
Contigu et continu.
Les deux mots sont associés par Diderot dans Le rêve de d'Alembert .
« Avez-vous quelquefois vu un essaim d'abeilles s'échapper de leur ruche ?... Le monde, ou la masse générale de la matière, est la grande ruche... Les avez-vous vues s'en aller former à l’extrémité de la branche d'un arbre une longue grappe de petits animaux ailés, tous accrochés les uns aux autres par les pattes ?[…] Voulez-vous transformer la grappe d'abeilles en un seul et unique animal ? Amollissez les pattes par lesquelles elles se tiennent, de contiguës qu'elles étaient, rendez-les continues ».
Diderot. Le rêve de d'Alembert c.f. La revue Littéraire n26.
Est-ce que l'on peut se servir de ces deux mots pour parler de l'oubli ? Est-ce que le passage du contigu au continu n'est pas une façon de pratiquer l'oubli, ne plus distinguer des évènements qui se succèdent et ne percevoir plus qu'une forme, continue. Peut-être.
Ogra. (Permutation n°1).
Assemblage qui, lorsqu'il est modifié, reste identique sans conserver sa structure. Les parties qui le constituent sont suffisamment complexes et déterminées pour prendre le pas sur la structure de leur assemblage, à l'inverse d'une brique. À l'inverse également du vaisseau Argo décrit par R. B. dont seule la structure reste immuable, tandis que les pièces qui le constituent sont sans arrêt remplacées au rythme de leur usure.
Le vaisseau Argo : Roland Barthes par Roland Barthes. Seuil.
Caverne de Batman.
C'est le lieu d'un retrait temporaire. Image du monde en réduction, lieu où un nouvel être se façonne, travaille, dans lequel s'incarne une nouvelle identité. Qu'elle soit décrite par Homère dans l'Odyssée ou par Bob Kane dans Batman, cette caverne-là tient plus de l'atelier que de la salle de spectacles platonicienne.
La cabine d'essayage du magasin de vêtements est peut-être cet endroit-là (le miroir est bien sûr indissociable du dispositif ).
(Cf. Porphyre, L'antre des nymphes, à propos de la grotte décrite par Homère dans l'Odyssée).
lundi, août 21, 2006
Tahitidouche
Tahitidouche, n. m.
Concaténation de sensations synthétiques et naturelles.
Par ext. : Mot conjuratoire pour désigner un projet vertigineux.
Encaniculer
Encaniculer, v. tr.
Action de se fondre dans autrui dans un contexte de chaleur particulièrement élevée :
"Un après-midi de juillet, il s'encaniculèrent tant et si bien que nul ne parvint jamais à les démêler tout à fait." (anonyme).
Enthalysser
Enthalysser, v. tr.
Action de partager avec autrui le goût des trains en partance pour Bruxelles :
« Après avoir bu quelques coupes de champagne, ils finirent par s’enthalysser longuement debout contre la fenêtre. » (anonyme).
Souchairain, souchairaine.
Employé dans l'expression "rivières souchairaines", désigne de manière générale tout ce qui ce trouve sous la chair. Terme beaucoup plus frissonnant que "sous-cutané", qui ne provoque pas vraiment de frissons quand on l'emploie.
Léthésyne / Amnésyne.
Substance psychotrope permettant l'oubli :
"Que nos paupières s'ouvrent un matin sur un monde qui aurait été durant la nuit remodelé pour nous plaire, un monde où les choses auraient une forme et des couleurs neuves, et seraient autres, ou bien auraient d'autres secrets, un monde où le passé tiendrait une place faible ou nulle, ou du moins survivrait sans forme consciente d'obligation ou de regret".
O. Wilde. Dorian Gray.
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